1890 : une année mystérieuse pour le cinéma

À mes amis Ralph Schiller et Virginie Pronovost…

Claude Leroy et les Frères Lumière

Ceux qui me connaissent bien savent à quel point le vieux cinéma fait partie de ma vie. Aujourd’hui, j’aimerais vous présenter un fait qui m’est arrivé récemment et qui m’a laissée perplexe. D’habitude, je ne raconte ce genre d’aventures qu’à certaines personnes spécifiques de mon entourage, mais aujourd’hui, j’expose ce fait au grand jour. Un fait que je trouve à la fois fascinant et irrespectueux. Alors régalez-vous !

Profil Facebook du fameux Claude Leroy une fois qu’il m’avait bloquée

Ma passion me conduit régulièrement à échanger avec d’autres passionnés dans des groupes Facebook, et un jour, je suis tombée sur un commentaire qui m’a interpelée. Au sujet d’une publication faisant l’éloge des Frères Lumière dans le groupe Français fiers de leur Histoire cinématographique, un certain Claude Leroy (français naturellement) avait laissé le commentaire suivant : « Êtes-vous sûrs qu’ils méritent le titre d’inventeurs… ? » À l’ordinaire, je me serais probablement moquée de ce commentaire en l’envoyant à Virginie, mais cette fois-ci, pour aucune raison, il m’a incitée à prendre contact avec cet homme de soixante-cinq ans, qui reflète la moyenne d’âge des gens avec qui j’ai le plus de plaisir à parler de vieux cinéma. Je ne lui ai pas mentionné le commentaire au moment de la prise de contact sur Facebook. Je lui ai simplement dit que j’étais une passionnée qui cherchait à échanger plus en détails sur le cinéma avec les membres actifs de ce type de groupes, et Claude ne délogeait pas à la règle. Il commentait régulièrement dans ce groupe, ainsi que dans d’autres, mais jamais un commentaire comme celui-ci, le seul que j’ai remarqué venant de lui, ne m’avait autant intriguée. Claude a accepté cette prise de contact avec plaisir et enthousiasme. Je vous relate ci-dessous trois portions de nos conversations.

26 MAR. 18:59

Claude (C) : Pas faux, haha ! Tu trouves que les Américains font d’aussi bons films de nos jours ? Je me doute déjà un peu de ta réponse, hehe…

Margaux (M) : Je dirais que ça dépend en fait. Il y a du bon et du moins bon à l’époque et maintenant. Vous allez encore dire que je suis trop modérée, haha ?

C : Non mais n’aie pas peur de le dire si tu trouves qu’ils ne valent plus grand chose maintenant ! Sérieusement, j’ai des réactions intenses quand j’ai le malheur d’en visionner un parfois……… Ma femme n’aime pas les vieux films, et si je ne fais pas des concessions de temps en temps… Elle commence à me taper sur les nerfs parfois d’ailleurs ! Mais je ne veux pas te choquer hein !

M : Non, mais votre personnalité me rappelle plusieurs personnes avec qui j’ai échangé.

C : Qui ça, hehe ? Si tu veux bien en parler.

M : Deux personnes en particulier. D’abord cet homme australien qui se disait être l’un des directeurs du Judy Garland Museum à Grand Rapids dans le Minnesota. Il est devenu répugnant avec moi (virtuellement parlant) ! Et cet ancien acteur français, un ami proche de Pier Angeli dans les années 1960 apparemment… Peut-être plus qu’un ami… Très étrange en tous cas… ! Mais ce serait vraiment long de tout vous raconter…

03 AVR. 19:16

M : Bonjour Claude ! Je suis tombée par hasard sur des commentaires qui pourraient vous intéresser. Je voulais me renseigner sur Thomas Edison et son rôle dans l’invention du cinéma.

C : Une ordure ce type ! Il a volé tout le monde et s’est approprié des inventions qui ne sont pas les siennes !

M : Oui, c’est ce que beaucoup de personnes disent mais comment vous pouvez en être sûr ?

C : Pas photo Margaux ! Il y a cette histoire dans ma famille, et j’aimerais te la raconter, mais si tu n’es pas complètement de mon côté comme l’autre jour, ça ne marchera pas.

M : Mais si, allez-y.

C : Bon. En 1890, mon arrière-grand-père avait vingt ans, et il était un jour monté à bord d’un train depuis Dijon à destination de Paris pour rendre visite à de la famille. Ça parait banal, mais s’il s’en souvient, et qu’il a raconté cette histoire à mon grand-père, puis à mon père, c’est qu’il se rappelle d’un homme qui se comportait d’une façon un peu étrange quelques sièges plus loin. Je ne me souviens pas de tous les détails, et je ne pourrai plus les redemander à mon père qui est décédé, mais l’homme n’avait pas l’air de se sentir bien, et il tenait fermement ses bagages apparemment. Mon arrière-grand-père ne pouvait pas en dire plus parce qu’il se souvient s’être assoupi dans le train, et qu’à son réveil, ils étaient arrivés, et que l’homme avait dû descendre avant lui.

C : Excuse-moi, je dois y aller ! Ma femme râle encore quand je reste tard devant l’ordinateur……… Je te raconte la suite dès que possible !

04 AVR. 02:04

C : Très joyeux anniversaire Margaux ! Profite de toutes ces belles années devant toi pour cultiver cette passion qui t’anime, et ne crois pas tout ce qu’on raconte ! Même dans les livres d’Histoire !

M : Merci beaucoup Claude ! Au fait, est-ce que vous vous souvenez si c’était en septembre que votre arrière-grand-père était monté dans ce train ? C’est bien ce que je crois ? Ce serait juste fou cette coïncidence… !

11 AVR. 19:19

M : Claude ?

C :

Le dernier message de Claude
PS : Si la vidéo ci-dessus venait à être supprimée dans le futur par quelque hasard que ce soit, n’hésitez pas à me contacter directement ! J’ai enregistré la preuve ! 

Impossible de recontacter Claude à nouveau. Il m’a bloquée. Je ne sais pas si c’est parce que je me suis montrée curieuse, ou que je lui ai dit que sa personnalité me rappelait celle de personnes mal intentionnées avec qui j’avais communiqué.

« C’est de nouveau un Français qui acquiert presque le titre d’inventeur du cinéma en 1888 – six ans avant la première projection commerciale d’images en mouvement. Cette année-là, Augustin Le Prince, qui travaille en Angleterre, réalise déjà quelques court-métrages d’une durée très brève, tournés à seize images par seconde, en utilisant la pellicule Kodak récemment commercialisée. Pour pouvoir être projetées, les images doivent être imprimées sur une bande transparente, mais sans pellicule flexible, Le Prince ne parvient pas à construire un projecteur qui répond à ses attentes. En 1890, lors d’un voyage en France, il disparaît avec ses bagages contenant son matériel et ses expérimentations, créant ainsi un mystère qui n’a jamais été résolu. Sa caméra n’a donc jamais pu être exploitée et commercialisée, et n’a eu aucune influence virtuelle sur l’invention du cinéma en tant que tel. »

– Kristin Thompson et David Bordwell dans Film History: An Introduction

– Traduit de l’anglais par Margaux Soumoy

Je crois au hasard, sauf quand j’écris.

RÉférences

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