À ma professeure Delphine pour ses spectacles montés de manière passionnelle… et surtout… personnelle…
2004 : Requiem for a dream
L’année 2004 marque dans mon enfance le début d’une période très joyeuse remplie de spectacles de danse et de chant, de voyages, et de tournées en compagnie de mes parents et de leurs chorales respectives; Eh, si on chantait… de Mériel (la ville où j’ai grandi ainsi que Jean Gabin !) dont mon père était le chef de chœur, et ma mère, la pianiste, et la chorale Les Mirabelles dirigée par Anne Burger à Nancy, que ma mère accompagnait régulièrement.
On m’a inscrite à la danse classique à l’école Art et Mouvement à la rentrée scolaire 2000, afin que je puisse profiter d’une activité extra-scolaire pour développer mon sens artistique. À la fin de chaque année scolaire : trois choix. Soit nous organisions une présentation ouverte au public directement dans la salle de danse, soit nous faisions une présentation sur scène, soit nous montions un spectacle. Les spectacles, que je préférais faire sans aucun doute, étaient évidemment plus complexes à monter. Pendant plusieurs années, ils n’avaient donc lieu qu’un an sur deux. L’année 2004 marque ainsi celle de mon premier spectacle de danse, et surtout, de mon tout premier souvenir lointain de la scène ! Les spectacles étaient pour moi encore plus excitants que les présentations notamment grâce à la mise en scène et aux costumes plus élaborés, et surtout grâce au thème spécifique qui définissait le spectacle et lui donnait une unité entre tous les styles et niveaux de danse offerts par l’école ! Ce que j’appréciais surtout chez Delphine, et je me suis rendu compte de cela relativement tard, était son énergie, sa passion, et son dévouement exceptionnels à la préparation de ses spectacles ! Elle était la responsable artistique de tout ! Hormis quelques rares exceptions, elle était la créatrice de toutes les chorégraphies et mises en scène, choisissait avec soin les musiques, les décors, et les costumes qu’elle confectionnait avec l’aide de quelques personnes attitrées, et surtout, elle recyclait les costumes et les accessoires pour chaque spectacle, mais de manière tellement subtile que je ne l’ai remarqué qu’assez tard encore une fois.
Intitulé Requiem for a dream, le spectacle de fin d’année des 1er et 2 mai 2004 à l’Espace Rive Gauche de Mériel avait pour thème les quatre saisons, et la trame musicale principale du spectacle était évidemment Les Quatre Saisons d’Antonio Vivaldi. Pour des questions légales mais surtout artistiques dans le cas d’Art et Mouvement je pense, un spectacle ne pouvait reposer entièrement sur une seule et même trame musicale possédant certainement des droits, ainsi, Delphine insérait de temps en temps des musiques diverses pour certains numéros, parfois en contraste flagrant avec le thème, comme entre autres, les musiques des défilés finaux. Avant le défilé final, un bref métrage montrant un numéro de danse contemporaine de Delphine au milieu des bois était projetée. Sans comprendre la danse contemporaine à l’époque, ma sœur et moi avions éclaté de rire à la vue de ce numéro la première fois sur notre cassette VHS ! La réalisation vidéo incluait en plus quelques prises de vue d’éléments de saison entre chaque partie du spectacle, ainsi que quelques vers de Paul Éluard précédant le numéro de Delphine.
Margaux donnant vie à la tapisserie de sa chambre
Avec du recul, et en ayant visionné tous mes spectacles, je dois avouer que Requiem for a dream est l’un des plus beaux et des mieux mis en scène selon moi ! Les costumes sont simples mais beaux, et l’accent est surtout mis sur la mise en scène et les changements de décors, ainsi que sur la relation intime avec la musique de Vivaldi. La réalisation vidéo est également superbe, et reprend la musique de Vivaldi pendant les génériques. Je me suis rendu compte pour la première fois de l’adrénaline que l’on ressent aussi bien sur scène que dans les coulisses, et je n’étais pas déçue ! Le sentiment d’adrénaline est au plus fort juste avant d’entrer en scène !
« On veut voir des petits poissons souriants et heureux, pas des petits poissons tristes ! », nous a dit la mère de la chorégraphe dans les coulisses.
Je crois au hasard sauf quand j’écris.